top of page

Notre-Dame

lioneldrouvin

Le cheminement par lequel j’en suis arrivé là en ce petit matin n’est pas intéressant ; pour vous en dire un peu plus, cela a commencé par une histoire de prostate et de vessie... Je vous avais dit que ce n’était pas intéressant !

Non, l’important, c’est la prise de conscience que je fais et vous propose, celle de l’écrasement, particulièrement de l’écrasement de l’homme sur la femme, du masculin sur le féminin, le l’énergie masculine sur l’énergie féminine, en nous et à l’extérieur de nous, nous... les hommes. Je pense avoir balayé assez large en écrivant cela. J’écoutais hier les paroles de la chanson de Renaud « Miss Maggie ». Bon, je vois en partie ce qu’il reproche à Miss Tatcher, mais puisque c’est une femme, je nous invite à l’inclure avec lucidité et humilité dans ce : « femme, je t’aime parce que..».

Dans cette action d’écrasement, je visitais comment l’écraseur a tendance -et intérêts- à se croire et se voir comme étant l’écrasé. Je regardais comment tous les signes, sentiments et sensations physiques allaient dans le sens de cette croyance et corroboraient cette vision.

 

En ces temps de révélations médiatiques d’affaires d’écrasement, d’abus abominables, d’irrespects effroyables et d’inconsidération totale, il est temps, pour moi en tout cas, de prendre responsabilité de tous les endroits et moments où j’ai fait cette confusion entre « être l’écraseur » et « être l’écrasé ». De là, c’est le temps de demander pardon à toutes celles et tous ceux qui ont souffert de ma confusion et de mon irresponsabilité, même lorsqu’elle a été inconsciente. Les réflexes de survie de mon égo bien éloigné du naturel ne sont ni excuses ni ne doivent me servir de justifications. L’égo qui crie « bobo » en pleine action d’écraseur, ça suffit !

Demander pardon, c’est permettre à l’autre de s’alléger d’une part qu’il n’aurait jamais dû porter et supporter, une part dont il n’avait pas la charge, pas la responsabilité. Prendre responsabilité c’est prendre ou reprendre sa part, et user de sa capacité à apporter sa réponse, tant qu'à le faire : la plus saine possible ; donc rien à voir avec la culpabilité (qui coupe et sacrifie une part de soi). C’est une question de poids et mesures, d’équilibre, de justesse. Et la responsabilité en revient d’abord à l’écraseur ; ça commence ici, et de là, le reste se fera. Dans ses pensées et surtout par ses actes, l'homme a ce travail immense à réaliser, celui de prendre responsabilité et d'alléger de toute sa masse et de tout son poids la femme, le féminin, l'énergie féminine.

 

Alors pourquoi Notre-Dame me direz-vous ? Et bien parce qu’elle est appelée « Dame », et parce qu’en visionnant les reportages de TF1 « Notre-Dame, le chantier de leur vie » et de France TV « Notre-Dame Résurrection » sur la réfection et restauration de cette cathédrale, en voyant les femmes et les hommes œuvrer ensemble chacune et chacun à leur place, fortes et forts de leurs qualités et compétences respectives, désincarcérer, soigner et redonner concrètement et symboliquement vie et verticalité à cette Dame, j’ai été saisi de ce possible dé-écrasement, allègement, soulagement, de ce possible redressement, de cette possible réelle libération.

Encore une fois, s’attacher au cheminement de pensées ou chercher le rapport entre ceci et cela n’est pas l’important. Comme l’a écrit Antoine de Saint-Exupéry : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ». En même temps, relier les yeux au cœur est accessible à chacun ; c’est une décision de laquelle émergent des actes et des résultats en conséquence.

 

Donc dans quelques jours, Notre-Dame de Paris va être réinaugurée et accueillir à la fois des gens "ordinaires & extraordinaires" et des personnalités de tous ordres, de tous pays et de tous états. Optimaliste que je suis, je vois cela comme l’occasion de mettre ensemble sous un même toit protecteur et dans une même enceinte éclairée toutes ces personnes qui ont leur part de responsabilité à prendre, même et surtout celles que l’on aurait de prime abord (et par réflexes de survie égotistes-habituels (et non-naturels)) tendance à éviter, voire, à exclure, jugées comme étant infréquentables, incorrectes, inintéressantes, immorales, hors-cadre, etc. Est-ce utopique ou typé bisounours de voir cela possible ? Je sais que non, mais je suis humain, je peux me tromper, sans pour autant me mea-culpabiliser !


En tout cas, ce qui est clair à mes yeux, c’est que grâce à toutes ces artisanes et tous ces artisans -au sens large des termes, des personnes de toutes origines, de toutes conditions, de tous âges, qui ont œuvré à sa construction, à ses réparations, à ses restaurations et sa réfection depuis le XIIème siècle et jusqu’à ces derniers jours, grâce aux donneurs de tous horizons, Notre-Dame de Paris offre aujourd’hui l’opportunité d’un rassemblement de grande envergure, pour ainsi dire mondiale. Sans cocorico mais avec l’aide du coq doré replacé en haut de sa flèche (symbole du passage des ténèbres à la lumière ou plus simplement l'aube d’un nouveau jour), elle offre un lieu propice aux prises, ou plutôt, à l’élargissement de conscience bien au-delà des religions (bien plus utilisées pour séparer et pour écraser que pour relier). De là, c’est l’opportunité de prises de décisions fermes d’actions communes engagées, saines et ajustées ; oui, je sais, ça fait beaucoup, mais il y a tant à faire, tant à restaurer, tant à respecter, tant à considérer et à reconsidérer. Il y a tant à aimer et à pleinement s’aimer...


3 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page