Intelligence relationnelle naturelle
- lioneldrouvin
- 7 avr.
- 2 min de lecture

Avez-vous déjà remarqué comment en cas de grosses difficultés, voire, de coups durs, les humains retrouvent naturellement leurs capacités de se rassembler ? Et voir alors comme la relation reprend tous ses droits et toute sa cohérence !
J’ai eu l’occasion de marcher plusieurs fois dans des déserts, la première en méharée dans le Sud tunisien. Lors de cette marche, nous avons fait face à 8 jours quasi non-stop de vent puissant et continu, donc de tempête de sable. Même durant une partie de la nuit ça soufflait ! Et puis, sans signe avant-coureur, à certains moments le vent s’arrêter, d’un seul coup. En quelques secondes, le brouillard de sable se déposait sur le sol, laissant apparaître un ciel d’un bleu limpide et intense ; instantanément le silence se faisait. C’était incroyable !
Pendant la tempête, par petits groupes de 2 ou 3 nous marchions l’un derrière l’autre en suivant les dromadaires, des vaisseaux du désert qui fendaient cette mer de sable qui tentait de nous engloutir. Et lorsque le vent tombait, en quelques instants, après avoir quitté l’enfilade, chacun se retrouvait marchant à quelques centaines de mètres de part et d’autre de notre caravane du désert. Tous nous prenions un plaisir immense à la liberté de faire sa propre trace, d'imprimer ses empreintes éphémères sur le sol avant qu’elles soient effacées à jamais par le vent et le sable.
Après nous avoir laissé quelques dizaines de minutes de répit, le vent retrouvait toute sa vigueur et nous plongeait à nouveau dans un épais nuage de sable. Un sable si fin qu’il s’insinuait partout dans et sous nos vêtements, réussissant toujours à se frayer un chemin sous les chèches enrubannant nos têtes et nos visages, nous forçant ainsi à plisser les yeux si fort que nous ne pouvions que deviner la personne ou l’animal qui avancé devant nous.
Ce dont je me souviens très clairement, c’est qu’au retour du vent et du sable qu’il soulevait, nous nous retrouvions en une poignée de secondes en file indienne -en l’occurrence africaine- marchant en queuleuleu sans se voir, juste assez prêt pour en présence se sentir.

Alors, pourquoi donc les humains attendent toujours les difficultés pour se regrouper, pour se sentir et avancer ensemble, chacun apportant équitablement sa part de réponse ? Pourquoi nous faut-il l'imminence de grands dangers et que notre vie soit menacée pour retrouver l'esprit de corps ? Vous me direz que c’est lié à nos réflexes pour la survie du groupe, de la tribu ! Oui, mais pourquoi sommes-nous encore autant conditionnés par ces réflexes non-intentionnels et si souvent irrationnels ? Pourquoi sommes-nous tant aveugles que nous attendons le souffle d’une presqu'inéluctable fin pour être chacun et ensemble ? Quelle absurdité d’être ainsi coupé et de se priver de la relation entre humains !
Alors je dis : vivement que nous dépassions cette vision court-termiste ! Vivement que tous nos sens se développent pleinement et que notre intelligence relationnelle s’active sans attendre les épilogues et autres apocalypses imminentes ! Ce choix (puisqu’il convient de le choisir) permettra assurément de contre-carrer les projets anti-humains et de neutraliser tout ce qui les fomente. Comme le dit une de mes amies : "entre humains, donnons-nous -et prenons-nous- la main".
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