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Du conflit à la guerre, aller et retour

lioneldrouvin

Dans notre tendance aux excès et à la généralisation, nous attribuons généralement au conflit la notion de violence. Cela apporte confusion et déresponsabilisation, du genre : « c’est comme ça on n’y peut rien ! » et « ce n’est pas si grave... ».

 

Que ce soit entre deux individus ou en soi-même, deux idées opposées font apparaître un conflit. Ce n’est pas pour autant la guerre. Sur une boussole, les pôles Nord-Sud et Est-Ouest sont opposés mais pas en guerre, tout comme dans un circuit électrique, le positif et le négatif ne sont pas en rivalité. Au contraire, ils enrichissent le débat, permettent la réflexion et la remise en question, et in fine, affinent et parfont le choix réalisé.

 

J’ai lu ceci : dans un groupe de 10 personnes, faites toujours en sorte qu’il y en ait une qui défende un avis différent des 9 autres afin d’entretenir la contradiction. Et assurez-vous que cette position soit prise à tour de rôle par tous les membres du groupe.

Même s’il semble évident qu’au plus le nombre de personnes dans le groupe est important, au plus cela semble difficile, ce n’est pas impossible. Peut-être même est-ce plus simple qu’il y paraît...

Quoi qu’il en soit, tout système qui n’est pas capable de se remettre en question finit par tourner en rond, se bloquer et disparaître.

 

La guerre (en latin bellum = duel, puis werra = troubles, dispute) naît elle de ce blocage, c’est-à-dire de la position figée des deux parties en conflit, qui s’arc-boutant puis se cristallisant sur leur mono-stratégie, finissent par chacune s’y enfermer : « il a tort, j’ai raison ! ». Plus aucune richesse ne peut émerger de cette posture.

Une solution :

-       Prendre responsabilité, c’est-à-dire : être capacité d’exprimer sa réponse, sa singularité, son unicité.

-       Créer de l’espace, de la distance, même très peu, ce qui va permettre un mouvement, un déblocage, une prise de recul, et une remise en question.

-       Être intelligent, c’est-à-dire comprendre (prendre ensemble) et connaître (naître avec). Il nous faut compter sur et avec l’autre pour voir ce qui en soi tire profit du passage du conflit à la guerre, de la fluidité à la fixité, du mouvement au blocage.

-       Respecter et considérer, à savoir, regarder avec attention (a privatif de tension), en soi et autour, en aller-retour !


Finalement, il est plutôt sain d’« être en conflit » parce qu’il se fonde sur la vérité, et est porteur de richesse, de paix et de vie, versus, de « faire la guerre » qui s’appuie sur des mensonges, des justifications, des excuses, et apporte du chaos, de la désolation et la mort. La distinction qui semblait minime et confuse est en vérité très importante.


S’il y a un aller, il y a un retour. Alors, de retour à soi : quelle information je choisis de faire vibrer en moi, et de là, autour de moi, de génération en génération ?

 



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